La plume et les mots du Gabon

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10 novembre, 2007

L’Esthétique de la femme: une poétique sensible.

Classé dans : critique et analyse — azokhwaunblogfr @ 13:47

     La femme,  comme motif narratif dans  Au pays de Mbandong et Le Cheminement de Ngniamoto  de Eric Joèl Békalé.    

 Les lecteurs  de la littérature gabonaise ont constaté la prédominance de la femme comme objet de production romanesque.  A telle enseigne que l’ Anthologie consacrée à cette de littérature  dont l’élaboration a vu la participation active du sémioticien  Nicolas Mba-Zué, accorde à la thématique de la femme un pan majeur dans ce champ d’investigation.. L’un des premiers romanciers gabonais, Maurice Okoumba Nkoghé répondait  à Michel Voltz -Mais je ne parle pas que d’elles !… elles ont de beaux rôles,  c’est parce qu’elles sont des victimes de la vie ; Je rends hommage à la mère, à la camarade, à la fiancée ; à l’épouse. Une façon de corriger les mâLes erreurs- à la question suivante : Les femmes occupent aussi une place particulière dans votre œuvre : pourquoi parlez-vous si souvent d’elles ? 

   Au regard de certains titres très évocateurs de la gente  féminine  écrits  par des  gabonaises, citons entre autres:  Féminin interdit de Honorine Ngou,  Cueillez-moi jolis messieurs  de  Bessora,   Fureurs et cris de femmes de Rawiri,  Mon Amante, la femme de mon père, La fille du Komo de Sylvie Ntsame,  Prisonnières d’un rêve de Douka, on peut dire  sans risque de se tromper que la thématique relative à la femme est porteuse  d’une certaine émulation sur la production des fictions. La  vie des femmes avec leurs cortèges de vœux,  de maux,  de joies  donnent naissance à une prose de plus en plus vivace.    

  Cependant des œuvres comme Au pays de Mbandong et  Le Cheminement de Ngniamoto, ne permettent pas de prime abord de certifier que la femme joue un rôle déterminant dans  ces textes.  Etamening, héroïne  du recueil de nouvelles cité ci- dessus, est une orpheline, sacrifiée au pied de l’ hôtel  de l’abondance, reviendra se venger de  son bourreau,  tout en emportant avec elle, et dans les  eaux, le fils de ce chef omnipotent, omniprésent et sans cœur qui la condamna à mourir. Elle qui jadis permit  de par son sang à  redonner la vie au villageois en faisant tomber la pluie et reculer la sécheresse, revint sous la forme d’une très belle et jolie femme, ôter ‘‘la  vie ’’ au fils de celui qui s’était accaparé de la sienne. Sous la forme d’une créature féminine d’une beauté sublime, cette  mamiwatta, (p. 41)  dotée de grands pouvoirs de séduction, se présentera comme une fiancée bouleversante dont les charmes ne peuvent trouver d’égalité ici bas.  Etamening l’orpheline , se fera justice grâce à ses atouts. De sexe faible et frêle face au pouvoir de Mba-Etoudi au début du texte, on la  retrouve toute puissante à la fin de l’œuvre. Comme si le narrateur voulait nous signifier que même en monde fang où le pouvoir est l’apanage des hommes, ces derniers ne sont pas des sur-hommes. Ils peuvent eux aussi être gangrenés par une force plus grande, ‘‘ le remords’’,  qui conduira ce chef de village au suicide. 

  L’image de la femme  s épaissit  au fil des lignes. De  gamine dont les parents avaient été transportés par une tempête… Etamening intrigue et fascine Mba-Etoudi par sa beauté subliminale.  Avec un rôle de justicière, elle finit par imposer sa loi. Au détriment de Mba-Etoudi et de son fils .  La place de la femme  dans cet ouvrage est des plus significative en ce qui est du fantastique et  du mystère et surtout de la quête de la vérité, du vrai, du juste  qui entoure les œuvres de Eric Joèl Békalé.   

   En revanche, dans Le Cheminement de Ngniamoto, la toute puissance de cet homme extraordinaire (joueur de Mvett) dont la naissance, l’éducation, et le parcours d’adulte est parsemé  respectivement de cultes,  d’initiation (Bwity) chez les pygmées,  de faits héroïques  et de la quête de l’absolu ( la vérité), relègue la femme au second plan. Le héros éponyme ne s’adonne pas de manière immodérée aux plaisirs de la chair. Lui , le grand chef, ne s’affuble pas d’un nombre infini de compagnes.  Loin de jouir d’un harem où s’empile des épouses,  on le voit refuser de se donner à sa femme qui pourtant ne demande qu’à vivre l’ivresse avec son mari.   

   Cependant, il semble que les infidélités de la celle-ci sont sévèrement punies par le châtiment suprême : la mort.  Que traduit cette attitude coercitive à l’endroit de la gente féminine ? Au vu du comportement  de Ngniamoto, peut-on soutenir que sa quête vers l’absolu passe par une forme de pureté qui l’oblige  à  créer quelque distance avec la gente féminine  dont on dit souvent qu’elle est porteuse de pêché ( cf la bible) ?  Ces  deux textes, rejettent-ils l’image de la femme fatale ? ( si l’on tient compte de la capacité d’une ‘’trope’’ à formuler le laid pour prêcher le vrai  ).  Toutefois,  ne dit-on pas que derrière  un grand homme se cache une grande femme ?  Ce dicton  est-il valable en milieu fang où la phallocratie est bien une réalité ?   

A.C..M.


[1] ( elle est amont dans le culte du Bwity , mais très discrète)

les Gabonais et la lecture

Classé dans : publications gabonaises — azokhwaunblogfr @ 13:00

La lecture est un acte personnel, est-ce  la seule raison capable de justifier le désintérêt de  plusieurs nationaux à l’égard des livres et surtout de leurs contenus?

 Selon notre intervenant, d’autres raisons pour lesquelles certains Gabonais ne lisent pas:
- la concurrence des séries télévision.
- la concurrence des maquis et autres lieux de réjouissance.
La lecture semble isoler quelque peu dans une société (africaine) ou l’oralité passe avant tout. D’où dans notre pays, l’abondance de groupe de Hip-Hop au talent remarquable et autre artiste.
On achète volontiers ces cassettes et disques. Quand aux livres, nombreux sont (dans mon entourage pour ne pas aller loin) ce qui les achète et les oublie aussitot. J’écris, mais il n’est pas dit dit que je sois lu par mes proches. Ils achètent certes les livres, mais simplement pour le posséder sans réelle intention de le lire. Il faut le dire. Juste envie de dire que l’on connait l’auteur.
une idée a circuler récemment (émise par un directeur de collection chez Gallimard) : 1 goutte de pétrole pour 1 livre.
il s’agissait de demander aux deux pays pétroliers que sont le Gabon et le Congo de financer le voyage du livre, pour le rendre moins cher. ainsi, le prix du livre pourrait etre plus accessible.
Il est vrai qu’un roman comme celui de Bessora *Petroleum*, qui vaut d’etre lu coute ici, à mon avis un peu trop cher pour un lycéen ou un étudiant qui voudrait se l’acheter: aux environs de 19 mille cfa.
 
Si le livre coutait moins cher, les Gabonais liraient-ils plus????
C’est à voir.
 
M-A-E.

http://www.formation-profession.org/files/508/articles/chronique_francais.pdf?PHPSESSID=40d1aac9563d129dde894fea5654e1a4

Pour savoir pourquoi un certain désinteret à la chose littéraire est croissant au Gabon, lisez ces éléments offerts par Armel Nguimbi.

 

6 novembre, 2007

Abeme Nkoghe Pulchérie

Classé dans : publications gabonaises — azokhwaunblogfr @ 13:28

 La plume d’une poésie aux regards de la source.

pulcherie3.jpg  Avec ce premier ouvrage la vie est un bouquet de fleurs, paru en 2006 aux éditions publibook à Paris, Pulcherie Abème Nkoghé  prône  tant l’ouverture vers l’autre, que le sens profond de la vie avec son cortège de maux qu’elle ramasse avec une très grande détermination et une perspicacité recherchée.   

pulcherie.jpg Elle nous revient avec un second recueil de poèmes Le Chant des blessures ( Paris, Acora 2007), cette amante des mots met en scène une écriture truculente en quête d’un éclaircissement des causes qu’elle défend.

Dans son premier ouvrage, elle décline la trajectoire de toute existence par l’évocation des thèmes clés tels que l’amour, la trahison, mort… et donne à voir la vie comme un possible dépassement de soi et de ce qui nous entoure.

 pucherieabme.jpg Née le 11 décembre 1980 à Oyem (Gabon), Pulchérie Abeme Nkoghe (épouse Jamboué) est une ancienne élève de l’École Nationale Supérieur de Secrétariat de Libreville. Présidente-fondatrice de l’association « Jardin du Village » elle mène son combat entre  la France et le Gabon pour le  » mieux vivre » des populations  rurales qu’elle place au coeur d’un développement endogène par la promotion et la mise en valeur de l’agriculture maraîchère et l’élevage des animaux de basse-cour

 - Interview dans

-Amina

-Sud-Ouest,

- La République

Pourquoi certains gabonais ne lisent-ils pas?

Classé dans : critique et analyse — azokhwaunblogfr @ 10:34

  La lecture.

  

Question/ pourquoi certains gabonais ne lisent-ils pas?
Réponses:
Réponse 1:     parce que le livre coûte cher
Réponse 2:     parce qu’ils n’aiment pas lire
     

5 novembre, 2007

Il y a un réel problème

Classé dans : points de vue de gabonais — azokhwaunblogfr @ 10:06

Et Voici mes mots.

 C’est vrai que les arabes et les ouestafs, lorsque ceux-ci sont de ce côté ci de la Méditerranée, c’est toujours dans la perspective d’un retour glorieux chez eux. Ils supportent les difficultés, les boulots les plus dévalorisant et toutes les autres mauvaises conditions de vie, dans un seul but: se faire de
l’argent et l’envoyer au pays. C’est ainsi qu’ils ont villas, voitures de luxes, écoles et autres établissements chez eux où ils sont respectés et honorés.

Quant aux gens de la fôret, les sapeurs et autres frimeurs d’Afrique centrale, eux, non seulement ils passent le temps à demander de l’argent à leurs parents du pays (les autres, c’est le contraire), tout ce qu’ils gagnent dans les petits boulots va dans les habits griffés, les bijoux et boîtes de nuits. Du lundi au dimanche, c’est la fête à la maison.
Il faut entretenir le mythe. On vient d’un pays riche, donc on est riche. Il ne faut surtout pas se faire passer pour pauvre devant un malien. Ah ça non! Il faut lui en mettre plein les yeux.

Au téléphone, en usant de cartes prépayées qui leur accorde un bon temps de communication à moindre coût (carte), on dit au cousin du village qu’on connait telle ou telle autre célébrité, qu’on est le pote de Yannick Noa… mensonges, mensonges, mensonges….

Tout cela pour entretenir le mythe et donner l’envie au gars d’Akebé Kinguélé qui, fièrement, le soir au bistrot, chez Ya’Koumb, va parler  goulument de son pote, comme s’il s’agissait d’un Dieu et finir par dire: « Moi aussi je vais aller en France! »

Cependant, il faudra faire une étude sur les origines sociales de ceux qui restent en France et oublient de rentrer chez eux ( au Gabon). Je crois, pour la plupart, qu’ils ont des origines modeste ou pauvre.

 Le seul fait d’être en Europe ou aux Etats Unis constitue pour eux une forme d’évolution. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils vont vivre
dans une maison en dure, qui plus est, en étages. Aller dans les toilettes des blancs, vivre avec des blancs, etc. Alors que jusque-là, ils ne
connaissaient que le « matiti » et les « coupé-coupés ».

 C’est vrai qu’il y a aussi les fils de nantis, mais pour ceux-là qui ont déjà tout, c’est une sorte de luxe. A n’importe quel moment ils peuvent revenir. Une maison et un travail, voire même une voiture, les attendent au pays. Ce qui n’est pas le cas de notre kocoumbo.

Alors, ce dernier prefère ne pas prendre de risque. Puisqu’il est bien dans son HLM, il y reste. Même si avec un doctorat en Histoire, tout ce qu’il a
pu trouver comme travail, c’est « Veilleur de nuit »dans un hôtel ou « Surveillant » dans une Ecole.

 A l’occasion des vacances au pays, avec ses 500 euros (450 000 F cfa) et ses nouveaux costumes achetés à Barbes, il sera le Roi du village. Poulets, moutons et filles (ou garçons), tout sera à lui pour le temps d’un mois. Mieux encore s’il a dans ses bagages une femme blanche et des enfants métisses. Ca, c’est la coupe du monde !!!

Et puis, il reviendra. Il aura fait son cinéma. Dans sa quotidieneté, métro, boulot, dodo.

Notre Docteur ira raconter les fables de sa vie dans un bistrot, à l’angle de la rue principale de son quartier.
 Pour ceux-là,  ces docteurs là, la vie devient un gouffre, une répétition, rien ne change: Poulet fumé à l’odika ( reçu du pays par le canal d’un parent ou ami, ), Semoule bien tournée. Une bouteille de bordeaux. Des potes du pays. Il fait froid. C’est l’hiver. Une bonne période pour faire l’amour et se rappeler qu’au pays il fait chaud.
« Tat’Koumb, Tat’Doung, Tat’Dibong, Moussavou qu’est
qu’y a? »

Dékombel alias Sangchaud.

2 novembre, 2007

Les crocodiles.

Classé dans : points de vue de gabonais — azokhwaunblogfr @ 16:30

Le Malaise des crocodiles: une surprise pour une secrétaire trilingue au Gabon.

je reste ébahie par ce que je viens de lire.

Sincèrement moi dans mon Gabon natal où tout le monde crie à la merde, je ne pouvais pas imaginer qu’un réel malaise existe chez les partis vers d’autres cieux plus propices et surtout plus développés. Si tu l’exprimes, toi qui est restée longtemps là-bas c’est que c’est une réalité. Vraiment mais pourquoi ne reviennent-ils pas chez eux ? notre pays n’est pas aussi mal paumé que cela. Regarde tous les ouest africains entreprenants qui trouvent des milliards à ramasser à la pelle au Gabon et sans oublier les européens et les asiatiques ! il suffit de quelques bonnes résolutions et faire travailler les bras et les meninges et on s’en sort. Nos villages sont désertés malgré l’effort du conseil de département pour construire les écoles, infirmeries et habitations de directeurs d’école et d’infirmiers mais personne ne veut y rester même si on souffre en ville, on préfère rester chez les frères et squatter et alourdir les charges des autres.

Il y a tant à gagner au Gabon pour ceux qui savent chercher l’argent, notre poisson dans l’eau ce sont les étrangers qui le finissent pour nous le revendre à 2000frs le kilo, la feraille qu’il y a par terre, ce sont encore eux qui le RAMASSE CADEAU pour l’envoyer traiter ailleurs et nous le revendre très cher… il y a tant à faire et nous enrichir mais nous sommes trop paresseux.

Vraiment je ne pouvais pas imaginer que rester chez les blancos se payait aussi chers. Il vaut mieux être comme les ouest africians qui immigrent au sud pour ne pas être trop dépaysés mais ceux-là construisent d’abord chez eux et même des ponts, des routes pour le bien public même s’ils se sacrifient à l’extérieur…

Eh oui, l’orgueil et la fuite en avant ne servent qu’aux imbéciles, une bonne prise de conscience et un bon CELA SUFFIT peut changer beaucoup de choses mais malheureusement on se contente de verser des larmes de crocodiles.

Je souhaite une bonne continuation [ à ce blog] mais faites gaffe, on connais le nègre, il n’aime pas qu’on lui crache la vérité, (…).Donc s’il ne veut pas comprendre, chacun paie pour ses actes et ses erreurs.

ONC

 

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