Il y a un réel problème
Et Voici mes mots.
C’est vrai que les arabes et les ouestafs, lorsque ceux-ci sont de ce côté ci de la Méditerranée, c’est toujours dans la perspective d’un retour glorieux chez eux. Ils supportent les difficultés, les boulots les plus dévalorisant et toutes les autres mauvaises conditions de vie, dans un seul but: se faire de
l’argent et l’envoyer au pays. C’est ainsi qu’ils ont villas, voitures de luxes, écoles et autres établissements chez eux où ils sont respectés et honorés.
Quant aux gens de la fôret, les sapeurs et autres frimeurs d’Afrique centrale, eux, non seulement ils passent le temps à demander de l’argent à leurs parents du pays (les autres, c’est le contraire), tout ce qu’ils gagnent dans les petits boulots va dans les habits griffés, les bijoux et boîtes de nuits. Du lundi au dimanche, c’est la fête à la maison.
Il faut entretenir le mythe. On vient d’un pays riche, donc on est riche. Il ne faut surtout pas se faire passer pour pauvre devant un malien. Ah ça non! Il faut lui en mettre plein les yeux.
Au téléphone, en usant de cartes prépayées qui leur accorde un bon temps de communication à moindre coût (carte), on dit au cousin du village qu’on connait telle ou telle autre célébrité, qu’on est le pote de Yannick Noa… mensonges, mensonges, mensonges….
Tout cela pour entretenir le mythe et donner l’envie au gars d’Akebé Kinguélé qui, fièrement, le soir au bistrot, chez Ya’Koumb, va parler goulument de son pote, comme s’il s’agissait d’un Dieu et finir par dire: « Moi aussi je vais aller en France! »
Cependant, il faudra faire une étude sur les origines sociales de ceux qui restent en France et oublient de rentrer chez eux ( au Gabon). Je crois, pour la plupart, qu’ils ont des origines modeste ou pauvre.
Le seul fait d’être en Europe ou aux Etats Unis constitue pour eux une forme d’évolution. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils vont vivre
dans une maison en dure, qui plus est, en étages. Aller dans les toilettes des blancs, vivre avec des blancs, etc. Alors que jusque-là, ils ne
connaissaient que le « matiti » et les « coupé-coupés ».
C’est vrai qu’il y a aussi les fils de nantis, mais pour ceux-là qui ont déjà tout, c’est une sorte de luxe. A n’importe quel moment ils peuvent revenir. Une maison et un travail, voire même une voiture, les attendent au pays. Ce qui n’est pas le cas de notre kocoumbo.
Alors, ce dernier prefère ne pas prendre de risque. Puisqu’il est bien dans son HLM, il y reste. Même si avec un doctorat en Histoire, tout ce qu’il a
pu trouver comme travail, c’est « Veilleur de nuit »dans un hôtel ou « Surveillant » dans une Ecole.
A l’occasion des vacances au pays, avec ses 500 euros (450 000 F cfa) et ses nouveaux costumes achetés à Barbes, il sera le Roi du village. Poulets, moutons et filles (ou garçons), tout sera à lui pour le temps d’un mois. Mieux encore s’il a dans ses bagages une femme blanche et des enfants métisses. Ca, c’est la coupe du monde !!!
Et puis, il reviendra. Il aura fait son cinéma. Dans sa quotidieneté, métro, boulot, dodo.
Notre Docteur ira raconter les fables de sa vie dans un bistrot, à l’angle de la rue principale de son quartier.
Pour ceux-là, ces docteurs là, la vie devient un gouffre, une répétition, rien ne change: Poulet fumé à l’odika ( reçu du pays par le canal d’un parent ou ami, ), Semoule bien tournée. Une bouteille de bordeaux. Des potes du pays. Il fait froid. C’est l’hiver. Une bonne période pour faire l’amour et se rappeler qu’au pays il fait chaud.
« Tat’Koumb, Tat’Doung, Tat’Dibong, Moussavou qu’est
qu’y a? »
Dékombel alias Sangchaud.
tous ces mots méritent litterature.
notre humouriste devrait écrire sur l’affaire.