Le coup de gueule de Isis Mabiala:Où est la littérature gabonaise?
le monde litteraire gabonais est très intimiste. la litterature au Gabon, semble se vivre de manière individuelle. je me demande des fois si elle n’est pas question d’élite tant, très peu de gens lisent ou s’interessent vraiment à la lecture. ma soeur m’appelle outrée car il a été célébrée à Libreville la fête des cultures. il n’y a vait pas de rencontres litteraires. pourtant, les écrivains sont sesnés être représentés par l’Udeg… les gens ont beaucoup danser (tradition oblige)… Il y a des choses à construire. Il y a des politiques à mettre en place pour vulgariser le livre. Cela, pour que les amoureux de la lecture ne se sentent plus isolés. Nous avons de véritables perles litteraires qui restent anonymes Pourquoi? Un auteur rencontré au Centre Culturel Francais me racontait un jour comment les écrivains, une fois leur livre publié devait se transformer en VRP pour faire parler d’eux… ils se chargent de toute la promotion et parfois, doivent d’eux mêmes assurer le dépot-vente de leurs oeuvres dans les librairies de la place. Pas étonnant qu’étant à l’interieur du pays, il est difficile de tomber sur certaines oeuvres. Bessora disait à la télévision en octobre dernier que l’état Gabonais devait créer des bourses pour les écrivains (comme cela se fait dans d’autres pays) car la litterature est un sacerdoce…… Les écrivains travaillent pour la plupart dans des conditions pénibles pour pouvoir écrire et offrir de quoi lire.Heureusement que leur passion reste intacte et qu’ils arrivent tout de même à faire chanter les mots… Pourquoi lors de la fête de la culture n’a t-il pas eu des stands spécialisés dans la littérature gabonaise en particulier et du reste du monde en général? Isis Mabiala. |
Cher Isis,
Te voici donc face à la réalité de ton pays. De tous les supports culturels, tu le sais « la Culture, c’est ce qui reste lorsqu’on a tout perdu », c’est le livre qui dure et qui transporte, à travers le temps et l’espace, le témoignage du vécu d’une époque et d’une civilisation. C’est pourquoi, à l’Ecole, on nous enseigne la littérature. Remarque, tout le savoir humain (les sciences) est dans les livres…
Mais, pourquoi,alors que le livre est promu partout ailleurs, au Gabon, on le confond avec le papier toilette? Il y a là un grave problème…
La réponse, nous la connaissons tous…
Il y a de bonnes oeuvres, de bons auteurs en litterature gabonaise…
je loue leur acharnement a exister car cela ne doit pas etre evident tous les jours.
en France, c’est toujours un plaisir de trouver l’oeuvre d’un compatriote en librairie.
cela devrait etre aussi facile de le lire a l’interrieur de notre beau pays.
nous avons, je pense, les moyens d’une bonne politique du livre (pas seulement les classiques etudies en classe et dont le prix est plafonne…)
avec le temps et des peut-etre, les choses se feront.
surtout que les ecrits romanesque ne sont pas plus subversifs, et encore moins desolants que certaines paroles de chhansons dont le public se farcit les oreilles chez nous.
Il n’y a pas eu de stand sur la littérature gabonaise pour le simple fait que l’UDEG n’a pas été invité.
Aucun écrivain n’a pris part à la fête de Culture en dehors de Justine Mintsa, la Directrice Générale de la Culture. Sylvie Ntsame n’avait pas aussi d’invitation, mais elle a rendu un service à Justine Mintsa à l’ouverture pour l’aider à assurer le transport de deux écrivains Sénégalais. C’était tout.
Voilà compendieusement expliquer les raisons de l’absence de la littérature gabonaise. C’est dommage que des hommes de culture comme les organisateurs de cette grande fête sont oublieux du livre écrit par des gabonais, des nationaux.
Pas un seul stand dedié à la littérature locale. On dirait que la culture gabonaise se limite aux danses et aux masques.
je suis forcémment indigné de cette nouvelle qui prouve que le livre, la lecture et la culture par les ouvrages sont les parents pauvres de notre beau pays. Que dire? Lorsqu’on sait que Justine Mintsa ( écrivaine) était chargée de cette grande fête nationale, on peut se poser des questions sur ses réelles motivations dans ce ministère. Elle qui aime la littérature! organiser une fête de cette envergure sans attelier littéraire est tout simplement une ignominie. Peut-être que ce n’est pas de sa faute mais de celle de son ministre qui ne voulait pas dépenser plus d’argent qu’il n’en mettra dans la poche!! Ce ne sont que des suppositions d’un homme frustré par ce manquement. Pour ce qui est de l’UDEG, c’est comme l’ONU elle ne sert pas à grand chose; sinon on le saurait.
Un écrivain en colère.MMB.
Pourquoi au cours de la dernière édition de la fête de la culture, aucun écrivain gabonais n’a été invité? Pourquoi il n’y avait aucun stand dédié à la littérature gabonaise.Deux propositions me viennent pour tenter de comprendre cette absence. Soit la littérature gabonaise ne fait pas partie de la culture, toutes les littératures sauf elle, puisque des écrivains autres que gabonais ont pu recevoir les honneurs dûs à leur statut… Soit le livre au Gabon n’est pas une priorité d’ordre politique.Le ministère de la culture ayant un département du livre, la responsable de cette fête étant une écrivaine, le fait de n’avoir pas invité les écrivains gabonais, ni même suggéré un stand consacré aux écrivains gabonais, montre que le désintérêt vis-à-vis de la littérature gabonaise est d’abord un désintérêt capital, c’est-à-dire qui vient de la tête même du pays.Si la fête de la culture, dans son principe, semble la célébration de toutes les cultures, celle-ci passe par la célébration de la notre d’abord en vue d’une ouverture au monde. Or qu’est ce que la culture gabonaise? Pour beaucoup malheureusement, c’est un ensemble de danses qui nous viennent du passé et qu’il faut exhiber. Et c’est quoi la littéraure? Des écrits sur un papier dont on ne comprend pas toujours la portée. Mais la littérature n’est-ce pas justement l’expression des faits, des gestes, de l’histoire, des croyances,des peines et des joies propres à une communauté, en un mot,n’est-ce pas la culture? L’absence des écrivains gabonais à la dernière édition de la fête de la culture montre simplement que ceux qui font la culture au gabon parmi tant d’autre, n’ont nullement besoin d’être célébrés. Une manière de dire que le Gabon ne régorge pas de talents et même pour les chose les plus simples, on préfère chercher matières ailleurs et célébrés tout le monde sauf le gabonais.Ecrivains gabonais pourquoi écris-tu? ça te dirait une grêve des mots? Je veux dire ça te dirait d’arrêter d’écrire?
BLK, voilà ton pays ! Il faut prier, rien que prier pour que nous ne nous perdions pas dans cette folie institutionnelle: l’organisation de la perte de la mémoire collective et le suicide des intelligences.
je constate le regain d’intérêt que suscite la littérature gabonaise ou,du moins, ses avatars. Cela réveille l’esprit patriotique qui sommeille en nous. Car, c’est du patriotisme dont il s’agit ici. Car,le livre est un pan de l’identité d’un pays. Ne pas lire, c’est refuser d’exister, de s’assumer en tant que Gabonais, c’est vivre finalement dans une forme de cécité culturelle et se contenter d’être des « maboules heureux », terme utilisé dans FAM! roman de Chantal Magalie Mbazoo qui illustre des personnes vivant dans un bonheur artificiel parce que nageant dans des fêtes permanentes,roulant dans des « Hummers » sur des routes à une voie parsemées de troues d’obus.
Donc, ce qui s’est passé à la fête de la culture est en parfaite osmose avec la nature même du Gabonais. Alors? Faire une grève du stylo, ce serait leur donner raison, car, l’histoire nous jugera. Et nous écrivons déjà cette Histoire aujourd’hui.