Brice Koumba levy s’interroge sur: Ecrire à quoi cela sert-il pour un peuple alliéné comme celui du Gabon?
La littérature gabonaise, à vouloir la considérer comme évidement du sens, devra passer par une remise en cause profonde et radicale de tous les discours d’aliénation et se frayer, à partir du vide, c’est-à-dire du chaos, un chemin qui sera le sien propre. Et pour cela elle devra se faire littérature de l’inconnu pour une reprise à zéro de l’histoire. La littérature gabonaise est-elle prête à se faire littérature de l’aurore ? Lucien Goldmann dit qu’à travers un écrivain, c’est la société tout entière qui s’exprime et qui devient pour ainsi dire le véritable auteur de son œuvre. Une société aliénée, pacifiée, c’est-à-dire rendue pusillanime, une société rendue réceptrice à tous les abus, ayant perdu le sens des priorités, ramenée au bas degré de l’humanité en préférant se battre pour une cuisse de dindon ou encore pour un simple tee-shirt sinon une canette de bière, au lieu d’être attentive à un idéal de prospérité commune, une société qui à la place du redoutable et menaçant « plus jamais ça ! » Clame gaiement « on va encore faire comment… », une telle société est-elle capable d’inspirer une grande œuvre ? Oui, à mon avis. La société gabonaise peut être productive d’une oeuvre qui dit le vide et le néant. Encore faudra t-il tout reconstruire puisqu’il n y a de route dans La Mouche et la glu. Puisqu’il n y a pas de bibliothèque universitaire digne de ce nom dans le Grands-croix, encore moins l’espoir de servir son pays une fois les diplômes acquis dans Le Savant inutile, le désespoir de jouir de sa retraite dans Histoire d’Awu, Les difficultés des intellectuels et des personnes capables de travailler pour la bonne du pays, de le regagner le pays dans Et si les crocodiles pleuraient pour de vrai, l’impossibilité de se soigner à des frais raisonnables dans Sidonie, La misère, la déscolarisation des jeunes, la prostitution, dans Les Matitis… qui signent en fait la suffocation, la néantisation, le chaos et partant la mort et le vide.
Nul doute que toute oeuvre littéraire est d’abord, et avant tout, production d’un imaginaire qui s’enracine dans un vécu. C’est un reflet d’un environnement, d’une société et d’une époque, quoi qu’on en dise. C’est en ces lieux qu’elle gagne son intemporalité et sa dimension à être un transport de cultures… un rappel de la mémoire.
Brûlez les livres, si vous voulez tout éffacer ! Mais, peut-on brûler tous les livres ?
Je suis fatigué, je vais dormir… au moins un peu…
beaucoup de questions sur pourquoi ci, pourquoi ça… alors qu’en tant que lecteur, ce que l’on attend c’est de voir des livres, de pouvoir en lire.
c’est vrai qu’il est bon de se poser des questions pour avancer, mais il me semble que l’on est trop injuste avec notre « petite » litterature qui ne demande qu’à grandir, à être lue.
on pourra comparer étudier et tout plus tard.
Leslie a dit: « LISEZ GABONAIS ! »
Leslie a dit: « LISEZ GABONAIS ! »
Soutien total ! Je vote pour toi aux prochaines élections.