Essono, le petit bagarreur: écartez-vous, laissez les deux!
Essono le petit bagarreur de Eric joèl Békalé
Dépourvu d’autorité parentale, abandonné par une mère prostituée et qui mourra sans que son fils ne la connusse, Essono trouve satisfaction et « complétude » dans une vie régentée par les normes de la ‘‘rue’’ où la bagarre est son faire-valoir. Il n’hésite pas à lever ses mains sur les autres et joue les gros bras dès qu’il en a l’occasion.
Fort de ses performances physiques, Essono bastonne copieusement Moubendjé parce qu’il aurait tenté de lui faire du tort . Face à cet ‘ ‘arbitraire ’’violent et à son horrible attitude, les amis du bagarreur se désolidarisent de lui. Ils craignant le pire et sentent que les choses risquent de ‘‘tourner mal’’. Resté seul Essono ne pourra se défaire des griffes du grand frère de Moubendjé qui compte venger son petit frère. Après une bastonnade bien méritée Essono comprend qu’il y a plus fort que lui en la personne de Bengone…
Cette nouvelle soulève avec accuité la question de la violence en milieu scolaire, celle des »caïds » dans une bande d’enfants organisés autour d’un » gourou » qui se prend pour un »supra-homme ».
L’hyperactivité que de nombreux spécialistes soulèvent pour évoquer ces questions d’hégénomie »comportementale » soutenue par un »public » qui se régalent de l’horrible, se délecte de l’affrontement et du sang qui gicle en ces moments de combats où , dans une certaine forme d’insouciance généralisée, les » spectateurs » crient et s’écrient » »laissez les deux » , »personne ne sépare » comme pour préserver le plus longtemps possible l’éxtase qu’il tire de turpitudes physiques. Non, ceux qui s’affrontent veulent prouver leur compétence en même temps qu’il ignore leurs limites. D’éssoufflements en évanouissement en passant par la reception et la distribution de coups d’une violence indiscibles , le pugilat se transforme en un combat qui appelle d’autres forces qui ne supportent pas le fait que l’un des leurs en soit copieusement embastillé.
Pour venger celui que l’on veut proteger, on a parfois recours à une force plus grande qui, si on la possède pas , pousse des individus à quêter la supériorité par de biais d’autre » subterfuges » qui augurent le lugubre, le sombre, la mort.
Cependant, la »bagarre » est souvent présentée comme une distraction dans la littérature gabonaise et les exemples en la matière abondent ( cf, Et si les crocodiles pleuraient pour de vrai et particulièrement »Le rêve en miettes » ). Cette tangente se traduit par la perte de la notion de temporalité pour l’adepte des divertissements aussi violents et sans autre intéret pour les pugilistes que la »gloire » et dans une certiane mesure la crainte qu’il suscite qui disons-le tout de suite se diferencie du respect qu’ils croient qu’on leur doit. Le héros de Le rêve en miettes » en fait les frais au regard de ces propos narratoriaux : Ce jour là, à la sortie, une bagarre particulièrement »chaude » avait eut lieu. Si bien que je n’avais pas vu le temps passer, trop occupé que j’étais à donner ma part de voix. Dans la chaleur de la mêlée, je n’avais pas remarqué que l’assistance se réduisait et que le soir était déjà bien avancé. ( p 115).
Partagez-vous ce point de vue selon lequel la bagarre est une distraction en milieu scolaire? Qui peut jurer ne s’être jamais battu? Comment expliquez-vous cet état de fait? Qu’en est-il de la bagarre en d’autres milieux ( bar, restaurant, stade, boite de nuit, meetig politique, etc).
dans quel recueil peut-on lire cette histoire, Annie?
Bonjour Leslie,
Cette histoire, tu peux la lire dans le recueil de nouvelles, LE MYSTERE DE NGUEMA. Je t’en souhaite bonne lecture.
c’est une bonne idée de nous faire découvrir ce texte.
j’ai fait l’impasse dessus,trop absorbée par « le mystère de Ngéma » qui m’a laissée pantoise. j’ai beaucoup apprécié le fantastique dans « Otha au pays de Makoumba ».
la magie dans ce recueil c’est de nous faire ressentir Libreville comme si on y vivait.
j’ai lu l’histoire d’essono, finalement.
sans l’éclairage de ce blog, je serais passé dessus bêtement.
je me suis tellement tiré les cheveux avec « le mystère de Nguéma » (dont l’auteur doit nous donner la clé: entre l’époux ou l’épouse, qui est véritablement mort… il y a micmac…) que j’en ai oublié le reste.
merci bien Annie.