Alexis Abessolo, de l’apparence , au texte puis à la scène: un artiste aux vagues tumultueuses
C’est par le biais de la scène en tant que représentation du social et de la pensée des hommes qu’Alexis Abessolo sait jouer des mots pour susciter l’émotion, engranger les discussions, peaufiner la réflexion par des jets de sons et des balancements d’humeurs variants au gré des constats amers et douleureux, pathétiques et frustrants.
Les partitions vers lesquelles il conduit son public peuvent faire naître la confusion ou le refus de soi, tant la gradation et parfois la légèreté avec laquelle il exploite des thématiques relevant du grave, de la vraisemblance et pourtant du vrai, conforte le public dans son désir perpétuel d’un dépassement d’un horrible présent.
Un présent ahurissant, effrayant qui sème le flou sur le futur tout en se confinant dans un passé très euphorique et qui donnait l’impression aux compatriotes d’Alexis Abessolo de vivre dans un paradis terrestre, aux richesses multiples et infinies. Certains d’entre eux s’amuse à créer ce monde féerique autour de vies fantasques où le clinquant insolent se mêle à misère la plus farouche et aux infections les plus puantes et les plus virulentes. Plus un pas sans un sidéen, plus un bistrot sans alcoolo-dépendant, plus un seul centre médical ayant des médicaments, plus une seule route en bon état, plus un seul canal sans ordures, plus une seule demeure sans cri ni larmes. Un chaos se dessine à l’horizon, tout le monde le pressent, toute la ville en parle, mais apparemment cela effraie sans que les actions multiples convergent vers sa démolition.
Face à la sécheresse des sentiments, à l’inflation de « l’avoir » les hommes deviennent tous les mêmes en regardant autour d’eux et ne trouvent que creux, boues, sang pourri, trous, puits sans fonds. Seul l’écho des voix retentissant dans une sorte de » when I was » ou un semblant de » como era un ser » fait croire à une existence meilleure.
Mais hélas, cela ne tient qu’à des fils très faibles, d’une couleur claire obscure, oscillant entre le gris et le sale, entre la mal bouffe, l’intoxication, la désinformation, la médisance, l’intéressement, la paresse, le goût pour la facilité, la délation, la calomnie, le manque de retenue, l’incapacité à se dire qu’en fait nous ne sommes tous que des hommes, des humains pleins de défauts et assortis de quelques qualités qu’il serait convenable de préserver et de mettre au service de tous.
Abessolo récuse un certain parasitisme social, ce plaisir que d’aucuns ont à ne jamais rien acheter, même pas leur propre place pour suivre un spectacle fut-il celui de leur frère » même père, même père ». Cet assistanat perpétuel, tue les projets, confine l’homme à la dépendance et à l’engourdissement.
Les femmes quant à elles véritables « escrocs » des temps modernes ne se contentent plus de séduire le plus beau, le plus jeune et le plus riche. Il leur faut tout : voyage, voiture, virement bancaire, villa. Avec ce quatuor, elles se croient les reines du monde en même temps qu’elles demeurent des dindons de la farce à polygamie voilée. Toujours prêtes à se faire farcir pour une nouvelle et somptueuse voiture et ce détriment de ce qu’elles appellent et réclament à gorges déployées: la personnalité.
Oui, il en faut de la personnalité, mais vu comme c’est parti, il est temps que chacun et chacune prennent leurs responsabilités et se demandent s’ils ont fait et bien fait leurs devoirs envers eux-mêmes. C’est à cette réflexion que nous invite la mise en scène de cet homme de théâtre, de cinéma dans le feu de ses diverses, toniques, effrayantes, tristes, cocasses, actions. Cependant, ce n’est pas toujours tendu comme un rat qui va aux pommes que notre homme de culture monte sur les planches. On va encore faire comment ? La résignation se trouve ainsi généralisée. Où est l’homme, mut, Oma, fam?
Mpenga Annie Lucienne.
Annie
A mon humble avis, le comédien ce serait ce ganga ou objecteur de la conscience qui nous servira de mirroir. Maisqu’il nous catharsiser il se livre lui même à la psychanalyse de ses propres apories. De jours en jours la pure comédie se meurt, et cède la place à une véritable comédie de confusion, de chaos et de crétinisme de grand spectacle ou tout le monde y passe. De plus nos comédiens sont retenus dan leurs élans par le cordon ombilical de la nostalgie des classes bourgeoises. Cet attachement inhibant ainsi leur capacité d’interpeler nos consciences face aux lexèmes qui minent notre société. Pourtant le sens du buvovi punu, du logos africain, est de faire appel aux choses matérielles par le pouvoir des mots, démontrant ainsi cette règle: »le monde des mots crée le mode des choses ».
JMD
A mon humble avis, le comédien ce serait ce ganga ou objecteur de la conscience qui nous servira de mirroir. Avant qu’ il nous catharsise le comedien se doit de se livrer lui même à la psychanalyse de ses propres apories. De jours en jours la pure comédie se meurt, et cède la place à une véritable comédie de confusion, de chaos et de crétinisme de grand spectacle ou tout le monde y passe. De plus nos comédiens sont retenus dan leurs élans par le cordon ombilical de la nostalgie des classes bourgeoises. Cet attachement inhibant ainsi leur capacité d’interpeler nos consciences face aux lexèmes qui minent notre société. Pourtant le sens du buvovi punu, du logos africain, est de faire appel aux choses matérielles par le pouvoir des mots, démontrant ainsi cette règle: ”le monde des mots crée le monde des choses”.
Cher ami, je suis tout à fait d’accord avec toi, le monde des mots crée le monde des choses encore faut-il écouter, lire ces mots, les comprendre.