La plume et les mots du Gabon

sociolinguistique, discours, littérature, arts

11 février, 2009

Littérature gabonaise face à la modernite: Le point de vue de Géorice Madebe

Classé dans : critique et analyse — azokhwaunblogfr @ 12:46

 » On conçoit que cette littérature est tricéphale : exigeante, moyenne et problématique. D’un point de vue synchronique, c’est cela la modernité littéraire gabonaise. Il est aisé de croire que tout le monde devra écrire comme Bessora ou Owondo ou Moussirou. C’est utopique.

La sociologisation de la littérature au Gabon n’autorise pas de le penser. Cette photographie de l’état de la littérature au Gabon, d’un point de vue synchronique, ne doit pas nous amener à penser que tout le monde devrait écrire comme les auteurs dit modernes en occident. Là-bas, on voit comment le sillon de l’histoire s’est creusé pour rendre sociologiquement et anthropologiquement possible l’avènement de la modernité comme aboutissement d’une construction intellectuelle de la société et de ses modes de représentation symbolique (musique, art, littérature, etc.). Il y a donc une historicisation et une sociologisation de la modernité. Dans le cas de l’Afrique et du Gabon, notre modernité s’affirme par une incapacité à inventer un ordre symbolique qui tienne en relation non conflictuelle notre passé, notre histoire, notre avenir. C’est ce que la littérature gabonaise démontre à suffisance. Donc, c’est cela notre modernité, si l’on voit les choses de façon pragmatique. Sans doute la modifierons-nous. Encore faudrait-il que cet ordre symbolique nouveau caractérise notre conscience collective, comme par exemple en occident. En définitive, je crois que l’on ne peut pas appliquer la modernité occidentale à la réalité africaine ».

Enfin. voilà un intellectuel gabonais qui met à nu ce concept de modernité et de post-modernité  que l’on entend prononcer ci et là dans les couloirs des départements de lettres modernes et de lettres africaines qui peut parfois plonger l’observateur dans une forme de confusion criarde.

Ce concept de modernité que l’on met à toutes les sauces  lorsqu’il s’agit de dessiner les archétypes spécifiques à la littérature gabonaise à laquelle on veut à tout prix et à tous les prix collée l’étiquette d’une modernité que le  » conscience  » nationale ignore.

Etonnant n’est-ce pas que de voir tout le symbolisme culturel gabonais réduit à une quête du vide, de la page blanche, de l’évidemment, de la déconstruction , alors que la construction est en cours.

L’imaginaire linguistique  » gabonais » avec son cortège de  » sous discours » dont certains  gisement sont parfois à chercher dans des cultures autres que celles du Gabon se  présente alors aux yeux du chercheur comme un vaste champ dont il convient d’abord de mieux délimiter les parcelles avant de tenter de rechercher les grands traits qui participerait d’une forme d’uniformisation.

Sous quelle autorité doit-on prétendre que seuls les textes de Bessora, Owondo, Moussirou, relèvent de la modernité?

Si les schèmes sociologiques et historiques plantés par Madebé permettent d’établir une certaine modernité, alors , lisons toutes les productions faites par les gabonais au fil des années et espérons y trouver une intertextualité capable à un moment donné de signaler non seulement des ruptures mais aussi quelques avancées dans ces conditions seulement nous pourront envisager une modernité, pas comme une rupture absolue avec le passé, mais uniquement comme un prologement profond, signe de progrès.

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