La prefecture: une nouvelle de Penelople Zang Mba
Dépourvu de toute humanité, dépouillé de bonnes bribes de politesse, nul ne s’intéresse aux usagers. Il faut faire tourner la ‘’machine’’ celle de l’administration qui au passage se remplit les caisses au nom d’une humanité résolument ignorée. Ceux qui y détiennent une parcelle de pouvoir essaient de se conformer à faire leur tâche, oubliant qu’ils ont affaire à des êtres humains, parfois intelligents, en proie au stress, fragiles, frêles, anxieux, malades et peut-être même pitoyables, tant leurs conditions de vies sont difficiles et précaires.
L’accueil est laconique et les usagers se sentent ‘’comme ‘’obligés de se retrouver dans un cimetière où une possible fosse les attend. Nombre d’entre eux n’ont pas le choix, ils ne peuvent se passer de la nécessité de se retrouver dans ces murs où le pot de fer est prêt à briser le pot de terre. Les portes s’ouvrent machinalement, comme dans une usine et les cas ‘’humanitaires’’ sont traités à la chaine.
Nul doute qu’il serait intéressant de savoir si notre héroïne malmenée par une sévère anémie accrue par une pénible période de règles douloureuses, obtiendra le sésame en papier, en carton ou en plastique qui lui donnera le droit de respirer les odeurs des fleurs, de marcher sur les pavés encombrés de crottes de chiens, de se pavaner sur les longs boulevards truffés de noms de grandes gens qui ont fait la fierté de l’Hexagone, de cueillir et de ramasser les châtaignes douces et sucrées dispersées sur les sentiers des campagnes françaises où il n’est pas rare de trouver des cadavres ensevelis par la violence, la honte, la jalousie et l’égoïsme .
Annie Charnet Mpenga
Dr. Linguistique, Phoné.