Les crocodiles vus par une femme, une mère, une soeur, un agent économique: Stogo Scholastique
Je ne suis pas très lecture, mais j’ai vu à la télé Ludovic OBIANG parler du titre auquel tu fais allusion.
La réflexion que tu as menée est profonde et pourrait certainement inspirer plus d’un et, par conséquent une kyrielle de romans.
Effectivement,… ils sont nombreux (pour le seul cas de notre pays que je connaisse) qui pensent que la bonne vie est celle que l’on mène en Occident. Le plus souvent nombreux sont ceux qui s’y établissent après un séjour estudiantin sans avoir au préalable étudié le pour ou le contre d’une telle décision.
Vivre coûte que coûte en Europe, en Amérique ou en Asie avec ce que cela comporte comme exigences (documentation de séjour en règle, humiliations, racisme, misère,…et même prostitution pour le genre féminin), pourvu que ses parents ( restés en terre d’origine) se vantent au pays d’avoir soit un enfant, soit un frère au « boul » ( en Occident).
Je ne suis pas encore sortie du pays, mais à entendre certains échos, la réalité est parfois très dure pour beaucoup d »immigrés », puisqu’il y en a qui choisissent d’y rester en dépit de plusieurs aléas.
En revanche, il y en a qui mûrissent la réflexion avant de décider de vivre loin du pays (bien sûr après avoir fait plusieurs calculs).J’ai par exemple appris que les allocations familiales en France constituent une grande source de revenus pour les familles, ce à quoi s’accrochent beaucoup de nos frères africains.
Dans d’autres cas, ce sont les enfants issus de milieux aisés qui préfèrent vivre à l’étranger pour fuir la vie dure et compliquée existence, vécue au pays et dont leurs protecteurs respectifs (qui demeurent les privilégiés impunis d’un système qui engraisse une petite minorité au détriment de la majorité qui piaille de faim, de soif, de maladie, mais aussi des conditions de vie exécrables) auraient même été les artisans proches ou éloignés.
Pendant ce temps, nous qui avons grandi au pain et au sucre et qui nous plions en quatre chaque jour pour améliorer un tant soit peu le quotidien de notre progéniture, regardons impuissants, en direct à la télévision, les émissions où les enfants et autres petits fils de mamadou ( homme riche) , distribuent des liasses d’argent en espèces ou des paquets cadeaux en chèques géants.
Effectivement, …à un âge certain, la vie rose et douillette menée en Europe ou dans un coin du monde loin de notre pauvre Afrique se transforme en regrets ou en … remords.
Chacun pense finalement à revenir là où il reste convaincu que le jour de sa mort, sa bière sera entourée par ceux qui l’on vu naître et grandir (même s’ils n’ont aucune idée de la manière dont il a mené sa vie).
Je suis sûre que la question du logis est celle qui taraude l’esprit après celle de revenir au bled, mais ils sont aussi convaincus que la joie des parents de voir revenir leur rejeton au bercail leur assure déjà une place quelque part (le plus souvent au domicile familial – tant pis pour les conditions de vie surtout pour celui qui aura choisi de partager sa vie avec une « femme blanche »).
Le plus souvent, c’est à ce moment précis que chacun s’aperçoit que tout l’argent dépensé dans les casinos et autres coins de plaisirs divers aurait pu servir à se bâtir une case au pays.
Malheureusement, pour les moins futés et les mal encadrés ( les nationaux ), c’est au crépuscule de notre vie que nous réalisons que la vie est tellement belle que l’on n’a pas vu passer les années. Alors, on plonge dans un questionnement qui va désormais hanter notre esprit :
Qu’est-ce que j’ai fait de ma vie ?
Où est-ce que l’on va me pleurer ?
Que vont devenir mes enfants quand je ne serai plus là ?
Est-ce que de mon vivant mes rapports avec mes frères et sœurs ont été empreints d’amour pour espérer qu’ils s’occupent convenablement de mes enfants quand le Tout-puissant m’aura rappelé à lui ?
Le comble c’est que, c’est précisément à ce moment que l’on réalise que l’on ne peut ni ramener en notre faveur le temps qui s’est écoulé ni rattraper ce que l’on n’a pas pu faire.
A ce moment aussi, il naît en ceux-là, non seulement, un sentiment d’infériorité vis-à-vis de ceux qui ont entrepris plus tôt d’assurer leur vie sur terre et l’avenir de leurs enfants, mais surtout il y en a qui ont le toupet de trouver des boucs émissaires pour justifier l’échec de leur vie.
Fort heureusement que la partie qui précède ne concerne pas que les candidats à l’immigration réfléchie ou non réfléchie.
Au pays aussi, l’on connaît des exemples de compatriotes qui même après de brillantes études qui, par la suite leur confèrent un statut social envieux, se retrouvent à l’âge de la retraite sans abri. Etonnant n’est-ce pas?
Ayant choisit d’habiter toute sa vie dans une concession clôturée, alors qu’il n’a pas pu s’en bâtir une, il n’aura réussi qu’à faire compter – à son entourage – le nombre de cylindrées dernier cri dans lesquelles il a souvent arboré dans l’espace arrière de la voiture un costume de tissu super 200y100 dont le type du mapan ( bidonville) ne sait distinguer si c’est le super 100 ou le super 1000.
Enfin……………………… qui sont les crocodiles ? JE NE SAIS PAS.
Ce que je sais, c’est que la vie est une pieuvre à plusieurs tentacules. Si tu utilises celle qui est puissante, tu pourrais saisir la proie, la bonne proie, l’utiliser à bon escient et en sortir ravi.
LA VIE EST TELLEMENT COURTE ET PLEINE DE PIEGES QUE, SI L’ON NE S’Y PREND PAS BIEN ET A TEMPS, L’ON FINIT AU BOUT DU TUNNEL AVANT MEME D’AVOIR RENDU SON SOUFFLE A DIEU.